Le fil du temps.
L’intemporalité est équipé d’un fil, c’est le fil du temps.
Il existe probablement de nombreux autres fils mais qui nous sont tout aussi inconnus que les trous noirs dans le système planétaire. A défaut de ne pouvoir en savoir davantage, efforçons-nous de tenter une réflexion sur le fil du temps. Depuis le commencement de l’histoire de la philosophie et de la spiritualité, le temps est un os rongé indifféremment par les philosophes et les guides spirituels. N’étant nullement philosophe encore moins guide ou adepte d’une quelconque religion, mes réflexions n’ambitionnent pas de débrouiller le fil. Je progresserai avec précaution en déclarant que le fil du temps est un élément de l’intemporalité. Car à défaut de ne jamais finir, il se déroule pour tous les êtres vivants avec un début et une fin. Cette fin n’est pas la fin du temps, elle est l’aboutissement de notre fil, conçu avec une longueur et une résistance différentes pour chacun d’entre nous, c’est-à-dire les êtres vivants de nature humaine, animale ou végétale.
Cet aboutissement n’est qu’un épisode de l’intemporalité, il en est un de ses compartiments comme le wagon dans une rame mais il ne peut être à lui tout seul, la rame. Le wagon dans lequel nous sommes montés sans nous demander notre consentement, est temporel. La rame est intemporelle, tractée par une locomotive qui pourrait forcer notre admiration, tant elle est mystérieuse et inconnue. Personne ne l’a jamais vue, à l’exception peut-être des guides que je viens d’évoquer qui la connaissent sans la décrire, contrairement aux philosophes qui la décrivent sans la connaitre.
Par ailleurs celles et ceux qui se lamentent de se trouver dans la dernière voiture du train, ne savent pas ce qu’ils disent. L’intemporalité ne peut être conçue avec une dernière voiture, plus exactement chaque voiture est à la fois la première et la dernière.
Mais revenons-en au fil du temps, car bien qu’appartenant à un ensemble qui nous échappe, c’est lui que nous déroulons. Ne dit-on pas que notre vie ne tient qu’à un fil ? Nous y sommes accrochés comme des pinces à linge ou comme l’alpiniste qui s’assure en rappel, métaphore certes plus héroïque que la pince à linge. Le risque de décrocher est le même.
Mais quand nous évoquons le fil du temps, c’est davantage pour signaler quelque chose qui nous dépasse, nous personnellement. Conscient de la brièveté du temps qui nous est octroyée, nous observons avec sidération le fil du temps de l’histoire, celui qu’on ne peut retenir. Être philosophe ou habité d’une pensée religieuse, nous aide à nous familiariser avec le fil du temps, à nous expatrier de notre temps personnel pour atteindre une autre dimension. Nous n’en sentons pas tous le besoin, nous ne nous donnons pas toujours les moyens d’aller au-delà de nos limites mais qu’importe, des hommes le font et quelle que soit la direction qu’ils prennent, elle mérite d’être respectée.
Je ne m’engagerai pas davantage dans cette réflexion, j’y reviendrai sans doute ultérieurement. Je remarque que le fil est une constante. Tenir le fil, c’est comme s’adosser contre un mur : le fil s’étire silencieusement à l’intérieur de notre vide, il est important de ne pas le lâcher au risque de perdre pied.
Le dos au fil.
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