I
Carnet isolé coincé entre les schistes
A l’abri des vents de la mer
Je
Tourne les pages libère des oiseaux clandestins embarqués
Il y a longtemps la nuit peut-être
Pour les arrêter
Du carnet isolé gonflé et tordu par les pluies
Dégouline des mots en cataracte de larmes dans le sable
Plus nombreux que les cailloux dans le lit de la rivière asséchée
Dans l’attente chaleur écrasante bois secs
Blessure blanche page après page rides et sillons sur le cuir des mots
En forme d’anneaux cherchent à se libérer
Le carnet encore roulé dans la poche fermé/sans serrure presque ouvert
Mais pas tout à fait rassemblés les mots de traverse
Je
Capture les papillons noirs les insectes bosselés les oiseaux du hasard
Des mots anthropomorphes déguisés roulés sur le secret de leur étrangeté
Fracture de l’ardoise sur les pages blanches tâches sombres creusent l’épaisseur
De la feuille la perforent quelquefois
Dans le silence
Me brise sur l’écriture
Noyé ?
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