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« On ne peut pas plus définir le beau que renoncer au concept du beau ; c’est exactement ce qu’on appelle une antinomie. ».
Théodor W Adorno.
« Définir », se saisir d’une formule incontournable, de l’ordre de la preuve par neuf : c’est notre façon de bâtir notre maison. C’est aussi ce qui participe de notre vie en société. Sans les axiomes de moralité, sans loi mathématique, notre façon de vivre deviendrait anarchique et notre maison cul par-dessus tête.
Donc il faut autant que possible définir ce qui nous entoure bien qu’étant confrontés à l’indéfinissable. Comment définir l’indéfinissable ? Tentés de le circonscrire car l’indéfinissable dérange, il nous met en situation d’échec. Le plus facile serait de l’ignorer et de vivre à son côté sans se poser de question. Sommes-nous capables de situer sur une carte la position de l’âme. Le GPS de notre voiture ne nous y guidera pas. Mais de là à décider que l’âme n’existe pas, serait nous ôter une partie de nous-mêmes qui a un rapport étroit avec l’indéfinissable.
Une nouvelle fois nous sommes confrontés à la beauté. Comment la définir ? Théodor W Adorno ouvre une porte : « On ne peut pas plus définir le beau que renoncer au concept du beau ; c’est exactement ce qu’on appelle une antinomie. ».
Il ouvre la chambre obscure de l’antinomie, l’endroit où sont entassés pêle-mêle les lois et leurs contraires. S’y trouve l’indéfinissable, notre part d’ignorance, notre incapacité à donner une définition précise à ce qui nous anime en profondeur. Nous vivons chaque jour notre antinomie, le quotidien est le miroir de notre inhabilité à concevoir l’indéfinissable.
La raison pour nous d’être là ? Il me plait de croire que c’est pour nous préparer à nous rendre ailleurs.
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