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Tous les tourments que nous souffrons à cause de ce qui nous manque me paraissent venir d’un manque de gratitude pour ce que nous avons. »

Daniel Defoe, Robinson Crusoé.

« Rien n’est suffisant pour qui pense que le suffisant est peu. »

Epictète.

TERRITOIRE 31

J’ai trouvé la porte fermée. Il serait plus juste d’écrire, condamnée. En effet un large panneau en bois dissimulait l’ouverture. Je me suis alors rappelé qu’il y a un peu plus de deux mille ans, pour ainsi dire hier, je franchissais l’entrée.

« La Terre qui reçoit la graine est triste. La graine qui va tant risquer est heureuse. »

René Char, La bibliothèque est en feu.

Mais pourquoi la Terre devrait être triste alors qu’elle va recevoir la graine.

« L’acte est vierge, même répété »

René Char, Feuilles d’Hypnos.

Certes la graine est heureuse. A-t-elle jamais pris connaissance de ce que René Char écrit dans « Feuilles d’Hypnos » :

16 octobre.

Salon de la Revue à Paris.

Ruche à l’intérieur de laquelle les passionnés, comme des abeilles, échangent, s’interpellent, se congratulent, se désolent. Jamais assez de clients, les gens sont ignorants, toujours se sacrifier pour maintenir la revue à flot.

T 30

«     qui envahit tout son être ; qui contamine sa pensée ; qui se cache dans son cœur ; qui guette sur ses lèvres la lutte de son dernier souffle. La peur subsiste toujours.

T 29

« J’ai fait pénitence, je me suis corrigé, et dès que je commence à ressemeler mon âme, il faut remettre un bout : remettez des talons et l’empeigne crève. C’est à n’en pas finir. »

Strindberg, Inferno.

« Quand je me lève le matin, je retourne tout de suite au lit.

« En mes escris mesmes, je ne retrouve pas toujours l’air de ma première imagination : je ne sçay ce que j’ay voulu dire et m’eschaudé souvent à corriger et y mettre un nouveau sens, pour avoir perdu le premier qui valloit mieux. » Montaigne, Les Essais.

T 26

« Je suis aveugle et ne sais où aller

De mon bâton, pour ne pas me perdre

Je vais sondant mon chemin çà et là 

Quelle pitié que je sois forcé d’être

L’homme égaré qui ne sait où il va. »

Charles d’Orléans, Poésies.